Agnes Tait - Patineurs à Central Park

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Skating in Central Park est l’œuvre la plus connue d’Agnès Tait, une brillante artiste américaine dont la carrière est contrariée par la Grande Dépression et une série de malheurs familiaux. De retour aux États-Unis en 1927 après des études en Europe et un passage par les Antilles où elle est éblouie par l’art populaire local, elle connaît quelques succès avant que le crash boursier de 1929 ne vienne briser son élan.

Skating in Central Park est l’œuvre la plus connue d’Agnès Tait, une brillante artiste américaine dont la carrière est contrariée par la Grande Dépression et une série de malheurs familiaux. De retour aux États-Unis en 1927 après des études en Europe et un passage par les Antilles où elle est éblouie par l’art populaire local, elle connaît quelques succès avant que le crash boursier de 1929 ne vienne briser son élan. Cette œuvre est une commande de la Work Project Authority (WPA), un projet mis en branle par l’administration Roosevelt pour donner du travail aux artistes affamés par l’effondrement du marché de l’art. C’est hélas une des rares scènes d’hiver de l’artiste new-yorkaise forcée à déménager au Nouveau-Mexique en raison des problèmes de santé de son mari.

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Clarence Gagnon - La Messe de Minuit

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On peut dire de Clarence Gagnon qu'il a inventé un certain hiver québécois. Son oeuvre est le fruit de la rencontre d'un être amoureux des grands espaces et d'un espace assez grandiose pour nourrir cette passion, la région de Charlevoix, sur la rive du fleuve Saint-Laurent, au nord de Québec. 

On peut dire de Clarence Gagnon qu'il a inventé un certain hiver québécois. Son oeuvre est le fruit de la rencontre d'un être amoureux des grands espaces et d'un espace assez grandiose pour nourrir cette passion, la région de Charlevoix, sur la rive du fleuve Saint-Laurent, au nord de Québec. Partageant sa vie entre Paris où se déroule la majeure partie de sa carrière professionnelle et un atelier à Baie Saint-Paul où il séjourne périodiquement, il a popularisé - d'abord en Europe où il expose aux côtés des gloires naissantes de l'art canadien, puis progressivement au Canada où les amateurs d'art confortés par l'enthousiasme du public européen commencent à porter attention à l'oeuvre des artistes tels que ceux du Groupe de Sept, ces paysages montagneux qui servent d'écrin à de jolies maisons aux toits encombrés de neige, blotties ensemble comme pour se protéger du froid et des grands vents. Sous l'impulsion de ce peintre qui s’est fait en Europe une réputation de graveur d'exception, le dessin, la ligne sinueuse, les formes nettes et épurées reprennent le dessus sur l'irrésolution impressionniste. Alors que la plupart des artistes ne se soucient plus guère que de transcrire les paysages selon le filtre de leur personnalité, Gagnon retrouve le plaisir de raconter le monde qu'il observe et qu'il aime, ce dont témoigne avec brio la série d'illustrations qu'il a conçues pour accompagner le texte de Maria Chapdelaine, récit sobre et poignant d'une jeune femme qui doit choisir entre la vie rurale et les lumières de la grande ville. La Messe de Minuit reproduite ici est un petit bijou, une évocation magique de souvenirs qui restent à jamais gravés dans la mémoire de tous ceux et celles qui ont vécu une expérience semblable.  Alors que sonnent les cloches de la dernière messe de la journée, celle où toutes les familles se rassemblent, on observe les fidèles, la tête enfoncée dans les épaules pour se protéger des rafales de vent, se rendant à l'église d'où émane un flot de lumière quasi surnaturelle. Les eaux sombres de la rivière qui serpente en contrebas rappellent que l’hiver est là qui attend son lourd tribut de vies humaines, mais ce soir-là, les fidèles oublient la dureté du climat et l’âpreté du quotidien pour aller se réchauffer l’âme et le cœur dans la nef qui se dresse fièrement au milieu de la nuit étoilée.

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Cornelius Krieghoff - Scène hivernale

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Après avoir fait cent métiers et parcouru une partie de l'Amérique, le peintre hollandais Krieghoff (1815-1872) s'établi vers 1840 à Longueuil, sur la rive du Saint-Laurent, face à l'île de Montréal, avec sa jeune épouse, une canadienne-française rencontrée à New York. Cet emplacement lui fournira d'amples réserves de sujets: les randonnées en traîneau sur les eaux gelées du fleuve, ces humbles masures en rondins ou en pierre des champs dont les toits aux larmiers couverts de neige servent de décors à des scènes de la vie quotidienne.

Après avoir fait cent métiers et parcouru une partie de l'Amérique, le peintre hollandais Krieghoff (1815-1872) s'établi vers 1840 à Longueuil, sur la rive du Saint-Laurent, face à l'île de Montréal, avec sa jeune épouse, une canadienne-française rencontrée à New York. Cet emplacement lui fournira d'amples réserves de sujets: les randonnées en traîneau sur les eaux gelées du fleuve, ces humbles masures en rondins ou en pierre des champs dont les toits aux larmiers couverts de neige servent de décors à des scènes de la vie quotidienne. Précieux témoin de la vie populaire au 19e au Bas-Canada (la province de Québec ne sera constituée qu'en 1867)), Krieghoff est fasciné par le mode de vie unique des habitants et des coureurs des bois auxquels se mêlent les Indiens des différentes nations établies le long du fleuve. L'artiste s'efface souvent derrière l'ethnologue, et l’ethnologue s’efface souvent derrière celui que ses amis anglais qualifient de « merrymaker ». Son pinceau s'attarde avec plaisir aux petits événements du grand quotidien: les corvées, les tractations marchandes, les querelles de ménage, les veillées joyeuses et bruyantes. Il est un des premiers peintres à s'enthousiasmer pour le paysage laurentien : l'automne, ses ciels au bleu intense et lumineux, ses grandioses flambées de couleurs, l'hiver et ses forêts délicatement saupoudrées de neige et cette victoire éphémère des hommes sur la nature alors que le fleuve aux eaux gelées se transforme en une vaste route où filent à vive allure les traîneaux juchés sur leurs élégants patins.

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Edward Willis Redfield - La carriole

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Edward Redfield est considéré comme un des pionniers de l'impressionnisme américain. À la différence de Childe Hassam qui peint sous l'influence des impressionnistes français, Redfield s'inspire des paysages charmants des petits hameaux bordant la rivière Delaware en Pensylvannie et développe une technique qui rend mieux la topographie des lieux et les qualités propres aux paysages de la Nouvelle-Angleterre. 

Edward Redfield (1869-1965) est considéré comme un des pionniers de l'impressionnisme américain. À la différence de Childe Hassam qui peint sous l'influence des impressionnistes français, Redfield s'inspire des paysages charmants des petits hameaux bordant la rivière Delaware en Pensylvannie et développe une technique qui rend mieux la topographie des lieux et les qualités propres aux paysages de la Nouvelle-Angleterre. De retour d'Europe où il connaît un certain succès, il s'installe avec son épouse française à Center Bridge en Pensylvannie et se spécialise dans la peinture en plein air, avec un intérêt marqué pour les scènes d'hiver. Bien qu'il n'ait jamais mentionné le nom de Van Gogh ou reconnu une quelconque dette à son égard, la touche onctueuse, chargée et virevoltante, le dessin vif et évocateur de Redfield rappellent irrésistiblement la technique du peintre d'Arles. 

Bientôt va se former autour de lui une colonie d'artistes connue sous le nom de New Hope, d'après la petite ville à proximité de Center Bridge. Dans cette région au relief irrégulier qui offre en toute saison des points de vue variés, des villages aux rues en pente et aux maisons colorées, des artistes tels que Daniel Garber, considéré comme le chef de file de l'impressionnisme américain, Fern Isabel Coppedge, vont développer une nouvelle façon de peindre le paysage, avec des couleurs, des sujets qui n'appartiennent qu'à l'Amérique septentrionale. 

La carriole (Horse and Sleigh Days) date d'environ 1917 donne une bonne idée du style de Redfield, les qualités du dessin et une certaine vivacité des tons qui continuent de charmer le spectateur encore de nos jours.

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George Henry Durrie - Plus que 7 milles avant Salem

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Des millions d'Américains ont été en contact avec les charmantes scènes hivernales de George Durrie, sans jamais connaître son nom. Ses oeuvres ont été popularisées par les gravures bon marché diffusées par la firme Currier & Ives, deux imprimeurs au flair commercial particulièrement aiguisé. Durrie savait aussi comment plaire au public.

Des millions d'Américains ont été en contact avec les charmantes scènes hivernales de George Durrie, sans jamais connaître son nom. Ses oeuvres ont été popularisées par les gravures bon marché diffusées par la firme Currier & Ives, deux imprimeurs au flair commercial particulièrement aiguisé. Durrie savait aussi comment plaire au public. Il fut le premier artiste américain à faire de l'hiver en milieu rural son thème de prédilection. Ses confrères le surnommaient amicalement le "Snowman". Son art prolonge les grandes traditions picturales anglaises, hollandaises, basées sur un dessin minutieux et raffiné, des compositions chargées de détails évoquant, non sans une pointe de nostalgie, les bonheurs simples de la vie quotidienne. Contrairement aux peintres de la Hudson River School qui durant la même époque adoptent les grandes perspectives plongeantes ou panoramiques, Durrie favorise les plans rapprochés où, pour reprendre l'expression d'un critique, les personnages sont toujours à portée de voix du spectateur. Les fermes représentées sont des espaces ouverts, des lieux de passage qui s'offrent à notre regard et nous plongent dans ce monde bucolique enveloppé dans la douce blancheur de l'hiver.

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Grandma Moses - Scène d'hiver

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Le portrait que Norman Rockwell a fait de Grandma Moses, alias Anna Robertston, résume le caractère sans prétention, la force intérieure qu'une vie de labeur exigeant n'est pas parvenue à courber et la bienveillance de cette humble fermière, devenue, à un âge où plusieurs commencent à s'éteindre, une des artistes préférées du public américain.

Le portrait que Norman Rockwell a fait de Grandma Moses, alias Anna Robertston, résume le caractère sans prétention, la force intérieure qu'une vie de labeur exigeant n'est pas parvenue à courber et la bienveillance de cette humble fermière, devenue, à un âge où plusieurs commencent à s'éteindre, une des artistes préférées du public américain. Elle prend le pinceau vers l'âge de 78 ans lorsque l’arthrite l’empêche de continuer de prendre part aux corvées domestiques. Elle peindra près de 1500 tableaux au cours des années qui suivront, jusqu'à son décès à l'âge de 101 ans. Son imagination généreuse amplifie les charmes bucoliques des paysages en damiers du nord de l'état de New-York et du sud du Vermont. Son art est tout entier voué au plaisir de raconter les grands et petits événements de la vie rurale dans la Nouvelle-Angleterre. À l'instar de Picasso qui disait: "Je ne cherche pas, je trouve", Grandma Moses aurait pu dire: "Je ne peins pas, je raconte", car elle a peint avec une facilité et un bonheur d'invention extraordinaire. Avec une insouciance rieuse, elle fait fi des difficultés que surmontent avec peine la plupart des artistes formés dans les académies. Ses compositions recèlent des raccourcis prodigieux, des mises-en-scène originales et brillantes, le tout servi par des palettes chromatiques riches et justes, qui varient au gré des saisons. Fait rare qui témoigne du parcours unique de cette grande dame de l’art naïf, c’est au MoMA à New York qu’a lieu sa première exposition individuelle, en même temps que celle consacrée au Guernica de Picasso. Une de ses toiles orne encore aujourd’hui le salon ovale de la Maison Blanche à Washington.

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Lawren Harris - Mont Thule - Île Bylot (Nunavut)

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Du Groupe des Sept, c'est Lawren Harris qui rendra le plus vibrant hommage à l'hiver canadien. Lecteur d'Emerson et de Withman, il trouvera dans les régions enneigées de l'Arctique ou des Montagnes Rocheuses, ces paysages dénudés, réduits à l'essentiel, faisant écho à ses recherches philosophiques et spirituelles.

Lawren Harris est l'instigateur de la réunion tenue en mai 1920 regroupant J. E. H. MacDonald, Franklin Carmichael, A. Y. Jackson, Frank Johnston, Arthur Lismer et Frederick Varley. L'évènement est considéré aujourd'hui comme l'acte de naissance du Groupe des Sept dont le génie collectif va donner à l'art canadien une identité propre et une âme en harmonie avec les espaces immenses et sauvages du territoire canadien. Mais l'hiver ne fut pas la saison de prédilection des membres du groupe qui préféraient l'automne où la nature ses pare des plus vives couleurs avant de s'éteindre sous les grands froids. C'est Lawren Harris qui rendra le plus vibrant hommage à l'hiver canadien. Lecteur d'Emerson et de Withman, transcendaliste, puis adepte de la théosophie, il trouvera dans les panoramas enneigés de l'Arctique ou des Montagnes Rocheuses, ces paysages dénudés, réduits à l'essentiel qui font écho à ses recherches philosophiques et spirituelles. Inspiré entre autres par le travail pionnier de Rockwell Kent, il pousse le travail de simplification encore plus loin que son devancier américain: les paysages se résument désormais à un jeu de lignes puissantes chargées d'évoquer le mouvement et les aspirations de l'âme plutôt que de raconter un lieu ou un moment. La figure humaine ou toute autre forme de distraction disparaissent de ses tableaux. En 1930, il participe avec A. Y. Jackson à une expédition organisée par le gouvernement qui le mènera en Arctique en passant par la baie de Baffin. L'oeuvre reproduite ici représente le mont Thule, sur l'île Bylot située à l'entrée du passage du Nord-Ouest.

"Nous (les Canadiens) sommes en marge du grand Nord et de sa blancheur vivante, de sa solitude et de plénitude [...], de ses rythmes purificateurs. Il semble que le sommet du continent soit une source de flux spirituel qui éclairera toujours la race américaine en expansion, et nous, Canadiens, qui sommes les plus proches de cette source, semblons destinés à produire un art quelque peu différent de celui de nos compagnons du Sud, un art plus spacieux, d'une plus grande tranquillité vivante, peut-être d'une certaine conviction des valeurs éternelles." 

Lawren Harris, "Revelation of Art in Canada", article publié en 1924.

 

 

 

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Les plus belles scènes d'hiver dans l'art nord-américain

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Jean Paul Lemieux, Cornelius Kreighoff, Grandma Moses ont en commun d'avoir fait de l'hiver un de leurs sujets préférés.  Avec ce même regard émerveillé qu'ont les enfants en découvrant la première neige tombée, ils ont peint les ciels gris chargés de neige ou le bleu azur d'une froide journée de février, les virées folles à bord de traîneaux à glace et les jeux insouciants auxquels se livraient leurs compatriotes soumis au rythme lent de ce temps de l'année où la nature sommeille.  Voici quelques unes des plus belles scènes d'hiver dans la peinture québécoise, canadienne et américaine. 

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Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté - Mauve et or

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Suzor-Coté fut tour à tour portraitiste, paysagiste, peintre d’histoire et sculpteur. C’est probablement dans ses paysages d’hiver que le peintre originaire d’Arthabaska a livré sa contribution la plus originale à l’histoire de l’art.

Formé à l’École des Beaux-arts de Paris, puis aux académies Julian et Colarossi, proche de Rodin à qui il emprunte ses modèles – on discute encore à savoir si un des Grands nus peint par le jeune artiste québécois n’aurait pas Camille Claudel comme modèle, Suzor-Coté fut tour à tour portraitiste, paysagiste, peintre d’histoire et sculpteur. C’est probablement dans ses paysages d’hiver que le peintre originaire d’Arthabaska a livré sa contribution la plus originale à l’histoire de l’art. Fidèle au grand art dont les académies enseignaient encore les préceptes, il est néanmoins perméable à l’avancée des nouveaux mouvements artistiques, épris de plein air, de lumière et de couleur. La rivière Nicolet aux méandres capricieux est un des thèmes qu’affectionne le peintre qui pratique régulièrement la peinture en plein air.  En 1912, la même année où Tom Thomson membre fondateur du Groupe des Sept peint ses premiers tableaux sur le motif, il expose cette toile résolument moderne dans laquelle le paysage se dissout en une riche symphonie d’ors et de mauves, animée par une touche fébrile et impétueuse. Cette œuvre, digne des meilleures œuvres impressionnistes, marque le début d’une série de toiles dans lesquelles le peintre se livre à des explorations chromatiques particulièrement originales. Ses audaces picturales tracent la voie pour des artistes tels qu’Ozias Leduc et Jean Paul Lemieux qui travaillera pendant quelques temps dans son atelier.

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Maurice Cullen - Dégel printanier à Beaupré

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Les scènes hivernales de Maurice Cullen (1866-1934) sont des classiques de l’impressionnisme canadien. On imagine difficilement que le public canadien ait pu être indifférent ou hostile à ce genre de tableaux qui nous semblent aujourd’hui d’une si belle facture et si plaisants à contempler. 

Les scènes hivernales de Maurice Cullen (1866-1934) sont des classiques de l’impressionnisme canadien. On imagine difficilement que le public canadien ait pu être indifférent ou hostile à ce genre de tableaux qui nous semblent aujourd’hui d’une si belle facture et si plaisants à contempler. Son beau-fils, Robert Pilot, devenu à son tour un peintre reconnu, rapporte pourtant que les collectionneurs étaient frileux devant les scènes d’hiver peintes par son beau-père, car ils estimaient que ce type de peinture projetait une image du Canada propre à décourager de futurs immigrants dont le pays avait grand besoin.

Parmi les membres du Groupe des Sept, qui allaient officialiser l’avènement d’un sentiment national dans l’art canadien, ont reconnu l’influence de Cullen qui le premier « a su combiner l’approche impressionniste avec le sentiment canadien » (A. Lismer).

Cullen était véritablement amoureux de l’hiver. Il disait que tout ce dont il avait besoin pour être heureux c’est « un studio, une cabane dans la montagne, et une grosse bordée de neige ».

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Rockwell Kent - Resurrection Bay, Alaska

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Avant lui, peu d'artistes à part Frederick Church, la grande figure de proue de la Hudson River School, s'étaient intéressés au Grand Nord. C'est là que Rockwell Kent, à la recherche de ce sentiment d'infini et qui disait vouloir peindre le "rythme de ce qui est éternel" s'approcha le plus de l'objet de sa quête. 

Avant lui, peu d'artistes à part Frederick Church, la grande figure de proue de la Hudson River School, s'étaient intéressés au Grand Nord. C'est là que Rockwell Kent, à la recherche de ce sentiment d'infini et qui disait vouloir peindre le "rythme de ce qui est éternel" s'approcha le plus de l'objet de sa quête. Peintre, graveur, écrivain, aventurier, fermier, fervent militant politique dont les positions lui valurent des démêlés avec le gouvernement américain lors des purges anti-communistes, romantique impénitent aux nombreuses conquêtes, il fut un des artistes préférés du public américain dans la première moitié du siècle, grâce notamment à ses puissantes illustrations du Moby Dick de Melville. Voyageur attiré par les confins du monde, il a parcouru le globe de la Terre de Feu au Groenland, en passant par Terre-Neuve, le Labrador. Il a tenu, en images et en mots, la chronique de la vie sur une base d'exploration au Groënland où il séjourna plusieurs années. Les paysages nordiques convenaient parfaitement à son goût pour les compositions épurées et les formes nettement découpées. Le scintillement de la lumière sur la neige le fascinait, de même que par les icebergs dérivant près des côtes dont la blancheur jette un éclat presque surnaturel. Des expositions récentes ont mis en relief la contribution décisive de Kent à la formation d'un art nordique, son influence directe sur Lawren Harris considéré comme le fondateur du Groupe des Sept.
 

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Tom Thomson - Ombres sur la neige

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En 1917, quelques années avant la naissance du Groupe des Sept, Tom Thomson disparaissait dans les eaux du Lac Canoë, en Ontario. De 1913 à 1917, l'artiste au tempérament solitaire préférant les grands espaces naturels aux grandes villes, va créer une oeuvre qui bouleversera à jamais l'art canadien.

En 1917, quelques années avant la naissance du Groupe des Sept, Tom Thomson disparaissait dans les eaux du Lac Canoë, en Ontario. De 1913 à 1917, l'artiste au tempérament solitaire préférant les grands espaces naturels aux grandes villes, va créer une oeuvre qui bouleversera à jamais l'art canadien. Encouragé par des collectionneurs avisés, il abandonne son poste d'artiste graphique dansune firme commerciale pour s'adonner à plein temps à la peinture. La peinture pour Thomson est tout sauf un art d'intérieur: c'est dans les sous-bois, à l'orée des lacs ou à bord d'un canot que l'artiste installe son chevalet, en cherchant les contre-jours et les éclairages dramatiques qui rehaussent la majesté des paysages sauvages de l'Ontario. Thomson trouve dans ses meilleures toiles une énergie brute et une palette de couleurs qui semblent révéler pour la première fois la splendeur du paysage canadien. Un vent impétueux et irrésistible pousse les nuages au-dessus des lacs aux eaux sombres; ses ciels imcomparables prennent toutes les teintes que la nature a pris le soin d'imaginer pour éclairer le monde.

Thomson est le peintre par excellence de l'automne boréal. Par comparaison, ses toiles d'hiver forment un corpus sans réelle unité mais elles donnent néanmoins un aperçu des recherches picturales de l'artiste torontois. Il est d'abord intéressé par la façon dont la neige altère le paysage, offrant à l'artiste des ombres au bleu profond et des motifs nouveaux comme les branches de sapins lourdement chargées de neige.

Comme les frères Van Eyck qui inventèrent la peinture à l'huile et l'amenèrent à son point de perfection le plus élevé, Tom Thomson a inventé l'art du paysage boréal et l'a porté à un niveau qui n'a jamais été égalé depuis.

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William Brymner - Le Champ-de-Mars

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C’est en grande partie en tant que pédagogue que Brymner a laissé son empreinte sur le développement de la peinture au Canada. Pendant plus de 30 ans, il enseignera à la Société des arts de Montréal. Plusieurs de ses élèves vont devenir de grands noms de l’art canadien : Clarence Gagnon, A. Y. Jackson, Prudence Heward, Edward Holgate, Anne Savage. 

On ne peut lire sans sourire ce que le jeune Brymner, plein d’espoir, écrivait à sa mère depuis Paris où il poursuivait ses études artistiques : « Je crois que je n'aurai pas besoin d’enseigner pour gagner ma vie ». Car c’est en grande partie en tant que pédagogue que Brymner a laissé son empreinte sur le développement de la peinture au Canada. Pendant plus de 30 ans, il enseignera à la Société des arts de Montréal. Plusieurs de ses élèves vont devenir de grands noms de l’art canadien : Clarence Gagnon, A. Y. Jackson, Prudence Heward, Edward Holgate, Anne Savage. Ami de Horatio Walker, James W. Morrice et Maurice Cullen, il partage avec eux le plaisir de la peinture en plein air sur la Côte-de-Beaupré. Son œuvre témoigne d’une grande ouverture aux différents courants artistiques qui circulent à son époque. Le Champ-de-Mars, une œuvre de 1892, représente la place dédiée aux exercices militaires située en bordure de ce qu’on appelle aujourd’hui le Vieux-Montréal. On retrouve dans cette toile la double influence de Manet par l’usage de ce noir très pur qui souligne et met en valeur les silhouettes à l’avant-plan, et celles des impressionnistes dont on reconnait la touche vive, la neige aux teintes bleutés et les rehauts de blanc qui simulent des éclats de lumière alors que le soleil se couche sur la ville.

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